mardi 18 décembre 2012

LeS GReLoTS d'La coURoNNe



D’la bande à Two Tones, mes ti préférés, et ce jusqu’à maint’nant, ont toujours été Ze Beat. Les mélodies, le Son, le Rythme, le cuivre de Papa Saxa, le Toast de Ranking Roger, ouais, sans aucune honte ni gène, Ze Beat !!
Depuis ce premier album où le groupe s’excusait au dos du disque de ne pas avoir eu les moyens d’y glisser les lyrics, mais demandait au public de bien vouloir y faire gaffe, un simple geste… Un truc balaise !



 
La bande à Two Tones était la bouffée d’air frais avec London Calling et en attendant Sandinista, quelque chose d’autre à se mettre entre les oreilles pour sortir de Machine Gun Etiquette et écouter différemment Prehistoric Sounds, mais très sincèrement, c’est les seconds albums de tout ces joyeux p’tits gars qui m’ont collés au plafond, vraiment, j’ai adoré le More Special, le Celebrate the Bullet, bien sûr le Wha’ppen et pour d’autres raisons le Absolutely de Madness.







La bouffée d’air frais sera vite passée, le cap des deux albums, comme un mur du Son, aura fait son tri, la petite poignée de groupes alignés au départ s’écrasera en 1981, exit The Specials, Selecters, Bodysnatchers, mes ti préférés, The Beat, sortiront un album de mieux, en 82, le superbe Special Beat Service, qui tout comme son confrère, et dernier album aussi, de la même année pondu par Jam, le Magnifique The Gift, raccrochera mes oreilles à des rythmics très Soul, toujours équipées de la même puissance de feu Made in 77.
Sorti eux aussi indemnes de ces fatidiques années 81/82, Bad Manners, dont je ne conserve aujourd’hui que le Loonee Tunes et toujours Madness.

On a avec ces deux groupes l’image même de ce qui me pique les yeux !


Le Combat Rock, tout l’monde le sait, s’est arrêté un triste jour de septembre 83, merci à lui.
Deux options alors étaient de mise, s’entériner dans un monde fictif avec des groupes qui rejouent sans cesse le même refrain ou « passer » à aut’ chose, s’épanouir les ouies, s’émanciper des épingles et autres clous, des damiers pour ceux qu’en portaient !
Une connaissance « toute relative » de la musique Jamaïcaine m’avait permis de glisser délicatement dans les Two Tonesries, ces Basses qui roulent comme l’eau d’un torrent sur les galets, le Toast des Deejays qui te bouscule dans la dance. Le Clash ou les Jam, plus encore avec London Calling, Sandinista et the Gift, qui t’ouvraient sur aut’ chose.


Je n’ai jamais été un grand fan des Punks pas mort, jamais trop compris leur utilité, à choisir je trouvais plus intéressant la bande à , Angelic Upstarts, Business, 4 Skins (première main), vilains bourrins, oui, mais tellement plus dans leur élément qu’Exploited, Crass et j’en passe.
Je me suis essayé aux Style Council, General Public et autre Fine Young Cannibals, je n’en ai gardé que les deux premiers albums de Dexys Midnight Runners ou le Jo Boxer !

Y va où l’gars, j’y arrive !

Tout ça remonte à au moins trente ans et mes dernières galettes achetées ne sont aut’ que le premier album des Chantels ; une, superbe, double compil Best Of des Shangri-Las et le Very Best Of des Cadillacs, rien de bien neuf donc mais mon oreille m’oblige, et je l’en remercie, a écouter le dernier album de Madness, et ouais, les même que cité plus haut !


Madness, les Nutty Bwoys version 2012. Si cet album ne me fait pas d’effet bœuf c’est avec un putain d’plaisir de constater que les joyeux lurons sont toujours dans la place et avec quel talent.
Si cet album ne m’envoie pas en l’air plus que ça, le groupe si, toujours. J’avais adoré le second album, plus riche que tous les aut’ trucs sortis à la même époque et j’ai continué à acheter les autres au fil du temps, avec un drôle de goût pour le 7 ainsi que le Rise & Fall, trop…, pas assez …, le Keep Moving de 84 m’avait bien plus accroché, bien que se barrant dans tous les sens, la rythmique générale de l’album m’était plus facile, et puis quoi attendre de ce groupe pas vraiment formaté ! 

 
Quand je réécoute aujourd’hui le troisième album des Members « Uprhythm-Downbeat », je me dégoûte autant que je me fais honte. Ce disque est extra Pourquoi avoir aimé, même avec certaines difficultés, Sandinista, avoir acheté et joué jusqu'à la corne les albums de Ian Dury et laissé celui-ci de coté ?


Eternel problème que le changement, pourquoi «mon» groupe fait-il aut’ chose ?
Pourquoi des uns l’accepter et pas des aut ‘ ?




Si Madness a bien commencé sa carrière avec les ti gars de la vague Two Tone ; du Punk Rock bien Jamaïcanisé donc, le groupe ne s’est pas gêné à très vite faire sa propre musique, Pop !

Un de mes blocages est bien celui-ci, rapprochant systématiquement ce terme de Pop à sheila & ringo, à midi première et rubettes.
Sans doute pour ces mêmes raisons que certain de mes disques n’ont, pendant longtemps, pas vraiment bénéficiés d’une réelle écoute, un truc digne du job effectué.

C’est ainsi qu’au milieu des 90’s, alors que les ondes résonnaient de Carpet Inspirée et aut’ putes à frange, je glissais, le nœud au ventre, dans un Joe Jackson torturé et, suite à une superbe interview de Suggs, où il contait la triste fin du groupe, les moments de doutes, le saxo assurant la tournée matinale des poubelles, eux le groupe emblématique des 80’s, redécouvrais la beauté de deux de leurs derniers albums, plutôt sombres eux aussi.

Mad Not Mad et The Madness, groupe désabusé, se dissolvant, The Madness a été enregistré avec moins de la moitié du groupe.
Ces deux disques, de 85 et 88, ont le Son de leur époque, les lyrics, super bien écris, sonnent graves, tout comme pour le « Blaze of Glory » de Jackson c’est ce qui a dû me causer.
Ce groupes qui avait écrasé les charts avec plus de hits que quiconque, soudain hors propos, trop pop !
1984, c’est un peu mon année maudite, je lui attribut toute les merdes du monde, si les english avait leur Top of the pops, c’est en 84 qu’est apparue chez nous le Top 50, changement radical du rapport avec la zic !
Avant, ceux qui se sentaient concernés se démerdaient pour aller chercher chez le disquaire leurs perles rares, et occasionnellement passer pour un con « M’sieur, z’auriez des albums de Leroy Smart ou Delroy Wilson ? » Likkle Punk in Bangarang Palais !! Du vécu !
Et l’aut con qui te demande si tu préfères pas le dernier michel delpech, dans ton cul connard !!


Ouais, du jour au lendemain c’est plus nous qui allions chercher nos disques, c’est une institution de trou du cul, de plus, qui te disait quoi écouter !
Le monde de la musique n’était plus l’affaire de quelques Misfits et autres Marginaux, elle était devenue un produit de con sommation distribuée sur une échelle tous les jours plus grande. On a le recul aujourd’hui pour savourer l’truc. 


Pour le coup, une partie de la prod devenait vraiment « alternative » quand l’aut suivait le chemin des super marchés.
La « politisation » dans la musique aussi, artistes ou groupes engagés, les bonnes causes. Peut-êt’ que c’est ça qui a causer du tort au groupe, les uns restant sur leurs chapeaux et damiers de 80, d’aut’ dans la pseudo radicalité du moment se voyant tantôt défenseur de l’humanité, d’aut’ du drapeau, les groupes et leur musique au milieu de tout ça, Pfuuu … !



Madness a eu pour folie de la jouer Pop, jamais en aucune façon blasé de ce qui se passait autour deux . Le coté grand n’enfant du groupe ne doit pas faire oublier des chansons telles Grey day ; Uncle Sam ; Tomorrow’s just another day ; le Splendide One Better Day tout comme le Ghost Train ; Don’t quote me on that comme une justification, (qui doit se justifier ?) qu’on peut avoir le cheveu court et des babouches martens sans pour autant êt’ un faf, vraiment une sale époque ! 
Pop, ouais et pourtant on est loin des cochonsetés toutes médiocres audit de ce coté de la manche.

Bien que pas anglais pour deux pounds, c’est avec un réel plaisir que j’ai appris que Madness serait de la fête du jubilé de leur bourrique de reine, ouais, si j’aurais trouvé particulièrement moche une invite faite aux Clash et carrément a gerber une participation des Pistols, c’est avec le smile que d’imaginer les Nutty Bwoys, 30 ans plus tard, représenter une partie de cette populace de la perfide albion.


 
Si ce dernier album ne fait qu’un de plus pour ce groupe je ne saurai que trop conseiller son précédent, le magnifique, y’a pas d’aut’ mot, « The Liberty of Norton Folgate », sublime fresque d’un quartier, aussi libertin que mal famé de Londres.




Dans le même esprit que l’album The Good the Bad & the Queen de Damon Albarn, Madness rend hommage à ce quartier, plein de vie, plein de vrais gens, ceux qu’ont fais Londres, aujourd’hui simple morceau de macadam rapprochant du centre des affaires.
J’en profite, et ce sera bien la seule fois, pour vanter le film de Julien Temple qui accompagne ce disque. Si vous en avez l’occaz, attrapez vous les cinq volumes de ce film sur you tube, zip it up un coup de movie maker pour le reconstituer et vous avez un spectacle de Madness sur scène d’une durée d’une heure, featuring Rhoda Dakar et un big orchestre à cordes et à cuivres, dans un superbe théâtre d’époque, mis en scène et narré par le groupe lui même avec de splendide dessins et gravures elles aussi d’époque.

 
Vraiment magnifique, tout comme l’album qu’il illustre, 12 titres à tomber à la renverse, le groupe est bien meilleur qu’une simple image, un simple riddim. Toujours aussi loufoque, burlesque mais bien plus touchant, le regard porté sur une tranche d’histoire, leur musique d’une rare richesse est ici accompagnée de cordes, cuivres pour une farandole infernale. La musique transpire ce quartier, jouisseurs, artists, mec errants.
Comme je le faisais très finement remarquer à cousin Hugh « ces P…. d’anglais restent leur meilleur sujet de chanson ».
Un album tellement massif que malheureusement le petit dernier « oui oui si si ja ja da da » résonne comme l’album de bons ti gars certes, mais salement débutant !
En plus de trente ans on en a vu défiler, certains nous ont touchés pour plutôt très longtemps, d’autres sont restés une poignée de singles, quelque chose pour se rappeler ou dancer.
Madness, fait parti de ceux qui restent, espèce de Monty Python d’la musique, vilains gentils ptit gars du quartier, popeux en doc martens, on peut rajouter devant ce superbe album, poètes du macadam Londonien et officiellement Grelots d’la Couronne. Aren't They ?

1 commentaire:

  1. Pour clôturer finement ce papier, j'ai reçu hier la superbe Boxset, avec tout son attirail, 3 Cds, malheureusement pas indispensab', puisque l'album & outakes, lives, poster etc, j'aurai bien sûr préféré juste le DVD du spectacle... mais, et surtout, l'Album, Vinyl, le truc que tu peut tenir dans les mains, du régal, Definitiv'lly !!

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